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l'énoncé de cette synthèse est :« L’école, une réforme essentielle de la III ème République ».
Et ma reponse est :Au XIX ème siècle, l’école représente un enjeu politique majeur pour les républicains, qui placent au centre de leurs préoccupations. Les lois Jules Ferry, qui la rendent laïque, gratuite et obligatoire, en font la garante de l’égalité des chances et de la promotion sociale. L’école se voit confier la mission d’inculquer aux futurs citoyens les valeurs et la morale républicaines. A l’issu de ce travail nous nous efforcerons de répondre à la question: En quoi l’école joue t-elle un rôle central dans l’enracinement de la république?
Pour cela nous étudierons tout d’abord l’évolution de l’école en France sous la 3ème République et ensuite nous aborderons le thème de l’enracinement de l’école dans la République et son action a travers elle.
II y a plus d'un siècle, Jules Ferry fondait l'école publique française, une école gratuite, laïque et obligatoire.
Les lois Jules Ferry sont, en France, une série de lois sur l'école primaire, rendant l'enseignement primaire public gratuit (1881), ce qui permit de le rendre ensuite obligatoire (1882). En 1882 l'enseignement devient également laïque. Il est à noter que c'est une obligation d'instruction et non de scolarisation, l'art 4 indiquant que l'instruction peut être donnée dans les établissements d'instruction, les écoles publiques ou libres ou dans les familles. L'école n'a donc jamais été obligatoire.
Ces lois ont pour conséquence une scolarisation complète — donc une alphabétisation — des enfants français. Elles sont à la base de l'évolution et de l'éducation de la population française, tant culturellement que scientifiquement.
Ces lois sont une conséquence de la guerre de 1870, perdue contre la Prusse. Les soldats allemands étant jugés mieux instruits que les Français, la IIIe République chercha à compenser ce handicap, afin de préparer la revanche.
Chaque Français doit s'inspirer du modèle des classes dirigeantes dont le mode de vie idéalisé est largement offert en exemple dans les manuels. Bien entendu ceux-ci prônent le retour à ra terre, loin des villes qui corrompent, loin de l'alcoolisme et des revendications. La valeur la plus présente dans les manuels est l'obéissance et le respect : obéissance de l'élève à son instituteur, de l'enfant à ses parents, du serviteur à son maître, de l'ouvrier au patron, du soldat à son officier.
Puis vient le patriotisme, fait d' amour du sol natal (présenté comme le plus beau du monde), d'admiration (pour le prestigieux passé militaire, pour les grands savants, pour les artistes prestigieux...) et d'abnégation. Apprendre à lire et à écrire La première salle du musée présente aussi les outils des apprentissages fondamentaux : livres et cahiers, revues pédagogiques, plumes et plumiers, ardoises et crayons... La plume d'oie a été en usage dans les écoles jusqu'au milieu du XIX ème siècle. Ce n'est que dans les années 1850 que la plume en acier telle qu'on la connaît est entrée dans le quotidien de nos élèves Leçons de choses et musée scolaire (Grande vitrine) Il faut que l'enfant découvre la nature et les objets qui l'entourent, qu'il ait quelques connaissances rudimentaires en biologie, en physique. L'idée s'est développée de créer des "musées scolaires". On recommandait aux instituteurs de regrouper dans leurs classes un certain nombre d'objets pour que l'enfant puisse étudier par l'observation les choses, coquillages, céréales, différents types d'os et de squelettes, les essences de bois, les plantes (constitution d'herbiers), les roches...
A cette époque, la France est, pour beaucoup de ses habitants, une inconnue : on voyage peu, on lit peu, on ne dispose pas des grands moyens de diffusion et d' information de notre fin de XXème siècle. Le pays est encore cloisonné par des différences de langue, de coutumes, de mentalités...
Pour la première fois, le "maître d'école" et le "livre d'école" apportent à chaque français une image d'ensemble du pays.
La République, née quelques années plus tôt, est encore fragile. Elle a besoin de se défendre contre ses ennemis de l'intérieur (Royalistes et Bonapartistes), et de l'extérieur (les Prussiens). Elle a également besoin de donner d'elle-même une image idéale.
Aussi l'école devient-elle le moyen privilégié pour les républicains de donner à l'ensemble de la nation une "certaine idée de la France", au service des ambitions de l'État. L'école de la République veut offrir aux Français une image rassurante : elle se veut populaire, mais non révolutionnaire. Elle recherche le soutien des classes moyennes et des propriétaires (paysans, artisans, commerçants). Elle apporte la liberté au peuple avec le suffrage universel. L'instruction civique est l'occasion d'une propagande militante en faveur d'une république modérée, idéale, rassembleuse de la nation, dispensatrice d'ordre et de paix. L'idéal de société proposé aux jeunes Français est largement subordonné aux objectifs politiques et militaires de l'état.
Une société forte est une société hiérarchisée dans laquelle chacun se tient à sa place et chaque classe a le respect des classes supérieures.
Les valeurs morales de L'école de la république se devait de faire au moins aussi bien que l'Église à laquelle elle tentait d'arracher l'influence sur la jeunesse. L'enseignement moral est donc considéré comme le premier de tous. La revanche En 1870, la France a perdu la guerre et a dû céder l'Alsace et le nord de la Lorraine aux Allemands. La "revanche" est devenue une véritable obsession nationale. Elle imprègne tout l'enseignement :
par le rappel constant des douloureux événements de 1870,
par l'exaltation de tout le passé glorieux de la France (les Gaulois, Jeanne d'Arc, Napoléon...),
par un véritable délire d'exercices destinés à préparer les enfants au sacrifice suprême: récitations, chants, rédactions. (voir dans l'exposition le. poème "Le petit soldat", par exemple),
par l'entraînement systématique à la discipline, vertu militaire par excellence, qui prive la pédagogie de tout recours à la spontanéité, à l' imagination, à la créativité...,
par l' exercice physique et le maniement de "fusils en bois".
L'image offerte aux enfants est celle d'un pays de petits producteurs manuels, artisans et paysans. L'usine et la production industrielle ne sont que rarement présentes dans les livres d'école. On idéalise l'ouvrage fait main, l'atelier Les illustrations du "Tour de France par deux enfants" sont en ce sens particulièrement significatives.
La volonté d'unité républicaine est également exprimée dans l'adoption de la "Marianne" comme image de la République et symbole de la patrie. Comme les écoles religieuses avaient pour symbole le crucifix, la république se devait d'avoir son expression concrète ; elle s'incarna dans ce buste d'une femme, une Marianne qui eut tout naturellement sa place dans les écoles de France.
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