Texte d'Aristote (385-322, Les Politiques, I, 2, 1253a7-19 tr. fr. par Pierre Pellegrin, GF, p.91 et p.92 C'est pourquoi(1) il est évident que l'homme est un animal politique plus que n'importe quelle abeille et que n'importe quel animal grégaire. Car, comme nous le disons, la nature ne fait rien en vain; or seul parmi les animaux l'homme a un langage. Certes la voix est le signe du douloureux et de l'agréable, aussi la rencontre-t-on chez les animaux; leur nature, en effet, est parvenue jusqu'au point d'éprouver la sensation du douloureux et de l'agréable et de se les signifier mutuellement. Mais le langage existe en vue de manifester l'avantageux et le nuisible, et, par suite aussi le juste et l'injuste. Il n'y a en effet qu'une chose qui soit propre aux hommes par rapport aux autres animaux: le fait que seuls ils aient la perception du bien, du mal, du juste, de l'injuste et des autres (1) Aristote vien d'exposer en 1253a1-7 le cas de l'homme "apolitique" par nature, hors de la cité, qu'il qualifie de "qui ne subit pas le joug", lequel, en tant qu'il ne joue pas au jeu social, est solitaire: Aristote cite le vers d'Homère "sans lignage, sans loi, sans foyer" (Illiade, IX, 63) et, du même coup, violent. |
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