Bonjour, je dois traiter le sujet "La conscience peut-elle nous tromper?" J'ai rédigé un plan dépourvu d'intro et de conclusion, et aimerais avoir votre avis. Le champ sémantique du mot « conscience » permet d'ouvrir la voie à un plan analytique. I)Conscience comme sens moral (le plus évident à traiter): - constitue le droit naturel (ce que la conscience reconnaît comme moralement fondé), lui même traduit dans le droit positif (un ensemble de règles en vigueur dans une société) - le droit naturel peut aller à l'encontre: *de la raison, en tant qu'elle échappe aux motivations purement psychologiques: ex, la politique de Machiavel ? sacrifier un homme pour en sauver dix. *de l'ordre du coeur: l'objet de l'amour est un interdit social (eg: l'inceste). * d'autres suggestions? Ainsi la conscience morale tromperait le sujet puisqu'elle tairait son affectivité et limiterait l'intrusion de la raison pure dans le jugement. Mais globalement, le sens moral, acquis culturel, nous met à distance d'une nature humaine peu flatteuse: l'agressivité du ça (Freud) On pourrait certes y opposer la thèse de Rousseau, pour qui l'homme est naturellement bon, et son sens de la justice « inné ». II)Conscience comme présence au monde: Problématique soulevée par la volonté de penser notre « être au monde »: - Duperie dans le rapport de la conscience à elle même? (le cogito cartésien)? - Duperie dans le rapport de la conscience aux choses (intentionalité)? - La conscience, duperie puisque déterminée? * La conscience ne peut guère nous tromper (quelle originalité!) a) Le cogito: la conscience est la seule certitude qui échappe au doute. b) L'intersubjectivité (Husserl) rétablit l'objectivité: Ma perspective est une participation à une intercorporeité accessible à Autrui, qui par la subjectivité qu'il pose, ouvre la voie de l'objectivité. c) L'inconscient psychique se heurte à la logique pure (pour Alain, désir inconscient, donc inconnu, donc non susceptible d'être refoulé) * La conscience peut nous tromper a) Virulente attaque Nietzschéenne du cogito: - « Je pense, je suis » présuppose le langage comme valeur commune, or pourquoi ce dernier ne tomberait-il pas sous le coup du « mauvais génie »? - « Je pense » : Rien ne prouve la relation du sujet et de l'action de penser. D'une manière générale, toute conscience est comédie, tromperie, et le sujet est condamné à n'être ce qu'il n'est pas: L'homme est un être « pour soi », la conscience humaine est présence à soi (représentation impossible, le soi ne pouvant échapper au soi, intervient la subjectivité et donc la tromperie) et ne peut jamais coïncider avec elle même. Conception Sartrienne). Enfin, une pensée quelque peu marginale mais très utile, celle de l'empirisme: Le moi n'est en définitive qu'une illusion, un flux chaotique d'impressions rendues par nos sens et organisé par une succession opérations psychiques originales. b) Notre perception est phénoménale (Kant), le monde en soi (noumène) échappe à toute représentation; N'est accessible que le monde « pensé » tel qu'il est construit par le sujet, et c'est là le sens de l'expression « Rien ne m'est donné, tout est construit », de Bachelard. On peut donc dire que la perception, en tant que altérité et donc mode de la conscience de soi (le moi se révèle dans l'effort pour Maine de Biran, ou dans la lutte ? dialectique Hegelienne) et d'autrui, est par essence tronquée: Elle est d'une part limitée par nos organes des sens, et s'avère d'autre part une expérience tout à fait subjective déterminée entre autre par l'enracinement du corps dans le monde (Phénoménologie Husserlienne de la perception). c) Comment expliquer les actes manqués, les lapsus? Le Moi n'est pas maître dans sa propre maison (Freud). De même pour Spinoza « l'idée du libre arbitre [tiré de la conscience] n'est que l'ignorance des causes qui nous font agir ». On peut entendre par cause nombres de facteurs comme par exemple l'éducation, l'inconscient collectif voire même les psychotropes. Merci ! |
|||||
... |
Connectez-vous pour consulter les réponses du CyberProf