Bonjour, J'ai un texte de Merleau-Ponty à commenter selon 4 questions différentes qui sont : 1) qu'est-ce que le refoulement en psychalanyse pour Merleau-Ponty ? 2) expliquer la phrase : "le temps impersonel continue de s'écouler mais le temps personnel est noué". 3) quelle est la différence entre souvenir et fixation ? 4) Comment le refoulement nous fait-il comprendre notre condition d'être incarné ? Je n'arrive pas du tout à traiter ces questions. Sur 4 textes de MP, c'est le seul où je bloque. Pouvez-vous m'aider en me donnant les réponses aux questions pour que je puisse faire mon commentaire. Merci d'avance. Voici le texte : Par là le phénomène du membre fantôme rejoint celui du refoulement qui va l'éclairer. Car le refoulement dont parle la psychanalyse consiste en ceci que le sujet s'engage dans une certaine voie, — entreprise amoureuse, carrière, œuvre, — qu'il rencontre sur cette voie une barrière, et que, n'ayant ni la force de franchir l'obstacle ni celle de renoncer à l'entreprise, il reste bloqué dans cette tentative et emploie indéfiniment ses forces à la renouveler en esprit. Le temps qui passe n'entraîne pas avec lui les projets impossibles, il ne se referme pas sur l'expérience traumatique, le sujet reste toujours ouvert au même avenir impossible, sinon dans ses pensées explicites, du moins dans son être effectif. Un présent parmi tous les présents acquiert donc une valeur d'exception: il déplace les autres et les destitue de leur valeur de présents authentiques. Nous continuons d'être celui qui un jour s'est engagé dans cet amour d'adolescent ou celui qui un jour a vécu dans cet univers parental. Des perceptions nouvelles remplacent les perceptions anciennes et même des émotions nouvelles remplacent celles d'autrefois, mais ce renouvellement n'intéresse que le contenu de notre expérience et non sa structure, le temps impersonnel continue de s'écouler, mais le temps personnel est noué. Bien entendu, cette fixation ne se confond pas avec un souvenir, elle exclut même le souvenir en tant qu'il étale devant nous comme un tableau une expérience ancienne et qu'au contraire ce passé qui demeure notre vrai présent ne s'éloigne pas de nous et se cache toujours derrière notre regard au lieu de se disposer devant lui. L'expérience traumatique ne subsiste pas à titre de représentation, dans le mode de la conscience objective et comme un moment qui a sa date, il lui est essentiel de ne se survivre que comme un style d'être et dans un certain degré de généralité- J'aliène mon pouvoir perpétuel de me donner des « mondes » au profit de l'un d'eux, et par là même ce monde privilégié perd sa substance et finit par n'être plus qu'une certaine angoisse. Tout refoulement est donc le passage de l'existence en première personne à une sorte de scolastique de cette existence, qui vit sur une expérience ancienne ou ]plutôt sur le souvenir de l'avoir eue, puis sur le souvenir d'avoir eu ce souvenir, et ainsi de suite, au point que finalement elle n'en retient que la forme typique. Or comme avènement de l'impersonnel, le refoulement est un phénomène universel, il fait comprendre notre condition d'êtres incarnés en la rattachant à la structure temporelle de l'être au monde. Extrait de phnologique de la perception de Maurice Merleau-Ponty |
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