Texte: Alain, La conscience et le temps " Dans le sommeil je suis tout , mais je n'en sais rien. La conscience suppose réflexion et division. La conscience n'est pas immédiate. Je pense, et puis je pense que je pense, par quoi je distingue Sujet et Objet, Moi et le monde. Moi et ma sensation. Moi et mon sentiment , Mi et mon idée. C'est bien le pouvoir de douter qui est la vie du moi. Par ce mouvement, tous les instants tombent au passé. Si l'on se retrouvait tout entier, c'est alors qu'on ne se reconnaîtrait pas. La passé est insuffisant, dépassé. Je ne suis plus cet enfant, cet ignorant, ce naïf. A ce moment-là même j'étais autre chose, en espérance, en avenir. La conscience de soi est la conscience d'un avenir et d'une formation de soi irréversible, irréparable. Ce que je voulais, je le suis devenu. Voilà le lien entre le passé et le présent, pour le mal comme pour le bien. Ainsi le moi est un refus d'être moi, qui en même temps conserve les moments dépassés. Se souvenir, c'est sauver ses souvenirs, c'est se témoigner qu'on les a dépassés. C'est les juger. Le passé, ce sont des expériences que je ne ferais plus. Un artiste reconnaît dans ses ouvres qu'il ne s'était pas encore trouvé lui-même, qu'il ne s'était pas encore délivré , mais il y retrouve aussi le pressentiment de ce qui a suivi. C'est cet élan qui ordonne les souvenirs selon le temps. " Il s'agit ici d'un texte d'Alain ayant pour thème la conscience et le temps. Alain montre comment la conscience se constitue et à quelles conditions on peut effectivement parler de conscience (l'auteur n'en parle pas, mais on voit implicitement dans ce texte pourquoi les animaux n'ont pas de conscience au sens humain du terme puisqu'ils ne peuvent se réfléchir eux-mêmes). La conscience exige plus que la simple immédiateté. Cette immédiateté, on la trouve par exemple dans le sommeil, temps pendant lequel la conscience est momentanément court-circuitée par le repos. Dans le sommeil, nous sommes un tout, nous ne nous voyons plus nous-mêmes et c'est pour cette raison qu'il y a absence de conscience. Nous ne sommes pas conscients que nous dormons... La conscience suppose une distinction entre moi et ce qui n'est pas moi, mais aussi entre moi et moi-même. C'est cela la réflexion : je me pense", il y a bien deux éléments : le je et le me. Ce que montre Alain ici a des conséquences sur notre rapport au temps et à la mémoire. Se souvenir, c'est se ressaisir soi-même dans ce que nous étions et par conséquent, aussi, dans ce que nous ne sommes plus maintenant. Qu'est-ce que cela implique ? La possibilité de changer, et par conséquent l'existence de la liberté. |
|||||
... | |||||
L'exercice demandé est un commentaire de texte type bac philo, en intégrant l'explication, puis le commentaire (comparaison avec d'autres auteurs), pour chaque partie trouvée dans le texte. Je bute surtout sur les références philosophiques pour éclairer ce texte, car je n'ai pas d'autre cours que celui sur la conscience. | |||||
... | |||||
Connectez-vous pour consulter les réponses du CyberProf