Enoncé & travail préliminaire :  Introduction :

Le propre de l'homme, cet être fragile, est justement de réfléchir sur sa propre pensée et de se demander : que dois-je faire ? quel est mon devoir ? c'est-à-dire de se poser des questions sur le bien et le mal. La conscience morale semble être universellement répandue. Mais est-elle innée ? ou n'est-elle que le produit de l'éducation ?

Développement :
I. La conscience morale découle de l'éducation
- une grande tradition philosophique met l'accent sur la nécessité d'éduquer l'enfant afin qu'il parvienne à la conscience morale. L'enfant, à sa naissance, n'a pas de sentiment moral. Il ne distingue pas le bien du mal. C'est un long apprentissage auquel participent parents, éducateurs. Le début de la vie de l'enfant est ainsi : apprendre à canaliser ses instincts.
. Pour Descartes, par exemple, qui regrette "d'avoir été enfant avant que d'être homme", l'enfance est le temps de l'apprentissage mais qu'il faudra vérifier une fois devenu adulte. D'où le rôle capital de l'éducateur qui sculpte, comme il le veut, le petit bout d'homme. Dans notre actualité, le journal "le Monde" titrait : "les enfants-loups de la guérilla", en Mozambique : "C'est l'un des dossiers les plus douloureux de la guerre civile : pendant des années, ces enfants ont été contraints à faire la guerre. Enlevés lors de la prise de leur village, les enfants étaient pour ainsi dire, réduits en esclavage et obligés, dès l'âge de trois ou quatre ans, à servir les soldats en portant leur barda ou en assurant leur ravitaillement en eau.
A douze ans, les survivants étaient enrôlés. Tous ceux qui ont eu l'occasion de les voir à l'oeuvre ont décrit la brutalité de ces adolescents prématurément endurcis par les épreuves et les combats.
. Que signifie alors la conscience morale ? que signifie éduquer si cela est synonyme d'apprendre à tuer ? Si le principe du devoir vient de la société, le devoir est du même ordre que le rituel de politesse, que l'apprentissage de la langue maternelle. De même, autant de sociétés, autant de définitions de la conscience morale différentes.
Si le principe du devoir, de la conscience morale, est extérieur à ma volonté personnelle, pour quelle raison devrais-je m'y soumettre ?

II. La conscience morale est un sentiment inné.
La conscience morale se trouve au fond du coeur de chacun. Et c'est cet instinct divin qui rend l'humanité digne de respect. L'éducation doit donc suivre la nature pour ne pas pervertir la conscience.
. Mais comment le devoir peut-il être universel s'il a sa source dans un sentiment ?

III . La morale repose sur la raison
. Le XVIIIè siècle, ce siècle des Lumières, pense que l'homme est un être perfectible, qu'il faut faire confiance en sa raison. Certes, le rôle de l'éducation prend son envol, mais au -delà de l'éducation, il existe un principe intérieur : la personne humaine elle-même est la mesure et la source du devoir, de la conscience morale. Il ne s'agira plus, comme pour Rousseau d'une conscience instinctive et sentimentale.
Il n'est pas interdit de proposer aux enfants, pour leur éducation morale des exemples d'actions nobles, mais il faut être vigilant dans le commentaire qu'on fait de ces exemples. Car la valeur morale ne réside pas dans le héros mais dans la loi morale qu'il s'efforce d'accomplir. Chacun doit accomplir son devoir par devoir.

Conclusion
Toute morale est un art de vivre et l'art de vivre dépend beaucoup de la société dans laquelle nous évoluons. La conscience est donc à la fois le résultat de notre éducation, mais au-delà, puisque les grands principes se retrouvent universellement partagés (exemple : tu ne tueras point, tu ne voleras pas) elle postule que tout homme peut se montrer capable de surmonter ses intérêtes égoïstes, ses passions pour accéder à une dignité surnaturellle (c'est-à-dire qui échappe, dépasse les phénomènes naturels). C'est un pari mais ce pari rend l'humain plus humain encore.