Bonjour, j’ai un commentaire composé à faire sur l’incipit de Thérèse Raquin, ZOLA, et j’essaie de dégager des axes de lecture. « Au bout de la rue Guénégaud, lorsqu’on vient des quais, on trouve le passage du Pont-Neuf, une sorte de corridor étroit et sombre qui va de la rue Mazarine à la rue de Seine. Ce passage a trente pas de long et trente pas de large, au plus ; il est pavé de dalles jaunâtres, usées, descellées, suant toujours une humidité âcre, le vitrage qui le couvre, coupé à angle droit, est noir de crasse. Par les beaux jours d’été, quand un lourd soleil brûle les rues, une clarté blanchâtre tombe des vitres sales et traîne misérablement dans le passage. Par les vilains jours d’hiver, par les matinées de brouillard, les vitres ne jettent que de la nuit sur les dalles gluantes, de la nuit salie et ignoble. A gauche, se creusent des boutiques obscures, basses, écrasées, laissant échapper des souffles froids de caveau. Il y a des bouquinistes, des marchands de jouets d’enfants, des cartonniers, dont les étalages gris de poussière dorment vaguement dans l’ombre ; les vitrines, faites de petits carreaux, moirent étrangement les marchandises de reflets verdâtres ; au-delà, derrière les étalages, les boutiques pleines de ténèbres sont autant de trous lugubres dans lesquels s’agitent des formes bizarres. A droite, sur toute la longueur du passage, s’étend une muraille contre laquelle les boutiquiers d’en face ont plaqué d’étroites armoires ; des objets sans nom, des marchandises oubliées là depuis vingt ans s’y étalent le long de minces planches peintes d’une horrible couleur brune. Une marchande de bijoux faux s’est établie dans une des armoires ; elle y vend des bagues de quinze sous, délicatement posée sur un lit de velours bleue, au fond d’une boîte en acajou. Au-dessus du vitrage, la muraille monte, noire, grossièrement crépie, comme ouverte d’une lèpre et toute couturée de cicatrices. » La description qui ouvre le roman définit le cadre de l’action. Elle se fait avec un effet de zoom : on commence par un quartier, puis on arrive à une rue, et enfin à une boutique. On peut également repérer une certaine atmosphère : étroitesse, laideur, obscurité, couleurs. Le choix des adjectifs est aussi à étudier je pense. Comme ce passage est le début du roman, faut-il faire un axe qui porte sur la manière dont les fonctions de l’incipit sont remplies ? La première page du roman ne donne guère d’informations sur les personnages, et on ne trouve pas d’écho du titre puisque le personnage de Thérèse n’apparaît pas encore. Le cadre est posé, et nous avons là une page essentiellement descriptive avec le passage du Pont-Neuf qui est dépeint avec minutie : on a une précision absolue. Pouvons-nous dire que cette exposition est naturaliste ? Car on a également des détails qui suggèrent une vision plus subjective des faits avec le point de vue de l’auteur (adjectifs). Pouvez-vous m’aidez à trouver un plan ? Quels traits remarquables du texte pourrais-je étudier ? Et est-ce que ce texte a une portée symbolique ? En quoi annonce-t-il (ou pas) la suite du roman ? Merci d’avance. " |
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