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Sido/colette/merci urgent

 
Colette
Extrait de SIDO
(Les Sauvages)

J'ai dit adieu au mort, à l'aîné sans rivaux ; mais je recours aux récits maternels, et aux souvenirs de ma petite enfance, si je veux savoir comment se forma le sexagénaire à moustache grise qui se glisse chez moi, la nuit tombée, ouvre ma montre, et regarde palpiter l'aiguille trotteuse, prélève, sur une enveloppe froissée, un timbre-poste étranger, aspire, comme si lu souffle lui avait tout le jour manque, une longue bouffée de musique du Columbia, et disparaît sans avoir dit un mot…
Il provient, cet homme blanchissant d'un petit garçon de six ans, qui suivait les musiciens mendiants quand ils traversaient note village. Il suivit clarinettiste borgne jusqu'à Saints - quatre kilomètres - et quand il revint, ma mère faisait sonder les puits du pays. Il écouta avec bonté les reproches et les plaintes, car il se fâchait rarement. Quand il en eut fini avec les larmes maternelles, il alla au piano, et joua fidèlement tous les airs du clarinettiste, qu'il enrichit de petites harmonies simples, fort correctes.
Ainsi faisait-il des airs du manège forains, à la Quasimodo, et de toutes les musiques, qu'il captait comme des messages volants.
- Il faudra, disait ma mère, qu'il travaille le mécanisme et l'harmonie. Il est encore plus doué que l'aîné. Il deviendrait un artiste… Qui sait?
Elle croyait encore, quand il avait six ans, qu'elle pouvait quelque chose pour lui, - ou contre lui. Un petit garçon si inoffensif!… Sauf son aptitude à disparaître, que pouvait-elle lui reprocher ? Bref de taille, vif, très bien équilibré, il cessait miraculeusement d'être présent. Où le joindre ? Les aires préférées des petits garçons ordinaires ne l'avaient pas même vu passer, ni la patinoire, ni la place du Grand-Jeu damée par les pieds d'enfants. Mais plutôt dans la vieille glacière du château, souterrain tronqué qui datait de quatre siècles, ou dans la boîte de l'horloge de ville, place du Marché, ou bien enchaîné aux pas de l'accordeur de pianos qui venait une fois l'an du chef-lieu et donnait ses soins aux quatre « instruments » de notre village. « Quel instrument avez-vous ? » « Mme Vallée va échanger son instrument… » « L'instrument de Mlle Phillipon est bien fatigué !»
J'avoue qu'en ma mémoire le mot « instrument » appelle encore, à l'exclusion de toutes les autres images, celle d'un édifice d'acajou conservé dans l'ombre des salons provinciaux et brandissant, comme un autel, des bras de bronze et des cires vertes…
Oui, un petit garçon si inoffensif, qui n'exigeait rien, sauf, un soir…
- Je voudrais deux sous de pruneaux et deux sous de noisettes, dit-il.
- Les épiceries sont fermées, répondit ma mère. Dors, tu en murs demain.
- Je voudrais deux sous de pruneaux et deux sous de noisettes, redemanda, le lendemain soir, le doux petit garçon.
- Et pourquoi ne les as-tu pas achetés dans la journée ? se récria ma mère impatientée. Va te coucher !
Cinq soirs, dix soirs ramenèrent la même taquinerie, et ma mère montra bien qu'elle était une mère singulière. Car elle ne fessa pas l'obstiné, qui espérait peut-être qu'on le fesserait, ou qui escomptait seulement une explosion maternelle, les cris des nerfs à bout, les malédictions, un nocturne tumulte qui retarderait le coucher…
Un soir après d'autres soirs, il prépara sa figure quotidienne d'enfant buté, le son modéré de sa voix :
- Maman ?_
- Oui, dit maman.
- Maman, je voudrais...
- Les voici, dit-elle.
Elle se leva, atteignit dans l'insondable placard, près de la cheminée, deux sacs grands comme des nouveau-nés, les posa à terre de chaque côté de son petit garçon, et ajouta :
- Quand il n'y en aura plus, tu en achèteras d'autres.
Il la regardait d'en bas, offensé et pâle sous ses cheveux noirs.
- C'est pour toi, prends, insista ma mère.
Il perdit le premier son sang-froid et éclata en larmes.
- Mais... mais... je ne les aime pas ! sanglotait-il.
« Sido » se pencha, aussi attentive qu'au-dessus d'un œuf fêlé par l'éclosion imminente, au-dessus d'une rose inconnue, d'un messager de l'autre hémisphère :
- Tu ne les aimes pas ? Qu'est-ce que tu voulais donc ?
Il fût imprudent, et avoua
- Je voulais les demander.

C'est mon premier commentaire de textes, merci de m'aider et de me dire si mon plan n'est pas hors sujet.
Nous avons comme commentaire de texte à faire un extrait de sido de Colette intitulé les sauvages.
Je suis en 1ère ES et je trouve difficile de faire un commentaire de texte quand on ne connaît pas l'œuvre.

Présentation de l'œuvre.

Sido est un recueil dans lequel Colette évoque des souvenirs d'enfance et en particulier le souvenir de sa mère" Sido".

Le texte :
Au début elle raconte l'enfance d'un petit garçon de 6ans qui semble être d'un caractère assez maniable, "doux ", colette dit de lui ne se fâche que rarement.
On sait de lui qui l'aime la musique et les musiciens, il joue du piano et semble très doué pour la musique puisque rentrant chez lui il rejoue fidèlement les mêmes airs du clarinettiste.
Elle dit de lui "qu'il capte la musique comme des messages volants" ce qui prouve son intérêt pour elle mais aussi son don.

Ensuite elle décrit ce petit garçon, pas commun, solitaire, puisqu'il ne joue pas avec les autres, n'a pas les mêmes centres d'intérêt que ceux de son âge, comme un garçon inoffensif à plusieurs reprises, (ce qui me choque car un enfant paraît toujours inoffensif ?).
Ils semblent vivre dans un village peu fréquenté, loin du monde.
Elle lui reproche toutefois sa façon de disparaître, de partir de chez lui rapidement.
Elle le décrit comme un petit garçon bien équilibré, inoffensif, elle nous dit cependant peu de choses sur lui.

Nous assistons ensuite à un dialogue entre l'enfant et la mère :
L'enfant demande à sa mère un soir deux sous pour acheter des pruneaux et des noisettes et ceci pendant plusieurs soirs d'affilé.

On assiste à un dialogue de sourd la mère qui ne lui achète pas ce qu'il veut et l'enfant obstiné qui repose chaque soir la même question : il s'oppose à sa mère.
Enfin un jour sa mère a acheté 2 sacs et on voit l'enfant mécontent qui lui demande de lui en acheter d'autres quand il n'en aura plus.
Il pleure et avoue qu'il voulait les demander mais qu'il n'en voulait pas.

Merci de m'apporter la correction nécessaire.
Je n'ai pas compris en début à quel personnage Colette fait allusion au sexagénaire à moustache grise.  
 
 

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