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| Pourriez-vous me donner votre avis sur la dissertation que j'ai rédigé,SVP? Sujet de la dissertation : « Quelles différences faîtes-vous entre un personnage de théâtre et un personnage de roman ? » Les personnages de théâtre sont parfois assimilés à des personnages romanesques. Cependant, si l’auteur a décidé de faire un choix entre ces deux types de personnages, c’est qu’il veut essayer de faire apparaître un aspect particulier dans son œuvre. En quoi ces genres de personnages diffèrent-ils ? Une pièce de théâtre fait évoluer l’histoire par l’intermédiaire des propos des personnages. En effet, hormis les dialogues, les informations sur l’intrigue ne portent que sur la mise en scène : décors, costumes, jeu de scène,… Ce sont des didascalies… Ces indications visibles lorsqu’on lit la pièce sont effectivement beaucoup trop brèves et succinctes pour renseigner convenablement le lecteur. De ce fait, le personnage de théâtre est dépourvu de toutes descriptions physique et morale de la part du narrateur qui est lui-même inexistant ! De même, tout ce qui a attrait au cadre de l’action est décrit de manière concise. Cependant, il est tout de même possible d’imaginer à travers les dialogues, les aspects physiques et les traits de caractère des différents personnages, ainsi que le cadre dans lequel ils évoluent. Les différentes répliques insérées de manière habile par l’auteur permet d’obtenir une description essentielle des personnages. Par exemple, il peut s’agir de deux personnages qui polémiquent en bien ou en mal sur un autre, soit en faisant ressortir la perfection du concerné, soit au contraire en montrant du doigt l’un de ses défauts. Dans Lorrenzaccio, les deux personnages Lorrenzaccio et Scoronconcolo vont comploter contre le ducs Alexandre et en dévoiler donc les défauts. Quant au caractère du personnage, le lecteur peut lui même dresser sa fiche d’identité, les dialogues suffisant à en déterminer les caractéristiques : elles peuvent selon leur enchaînement exprimer la joie, la colère, la haine, la sérénité, l’amour, le chagrin, tous les sentiments humains. Dans la scène I acte II de la pièce de Lorrenzaccio, la colère du personnage Pierre est traduit à l’aide de propos insultants utilisés envers Salviati. On peut même parfois connaître les pensée du personnage si celui-ci s’adresse à lui-même dans un monologue. Dans les fourberies de Scapin de Molière, acte II scène Vi, Scapin se fait seul des réflexions à lui même : l’auteur utilise une didascalie : (seul) . Sur scène, il existe parfois des voix « off » reprenant la réflexion du personnage. Le théâtre joué sur scène offre certains avantages, comme celui de dévoiler l’aspect physique du personnage et les décors qui illustrent la pièce : Les didascalies sont directement traduites en informations visuelles pour le spectateur. Bien sûr, il y a un grande liberté laissée au metteur en scène, qui va imaginer le physique et le caractère des personnages et orienter son choix à l’intuition en fonction de l’idée qu’il ‘s’en fait. Dès lors, aux yeux des spectateurs, les jeux de scène prennent tout leur impact : cette fois, le caractère et l’état psychologique sont dévoilés directement par les traits de l’acteur, par son attitude… Les pièces réservées à la lecture laissent totalement la liberté au lecteur d’imaginer les personnages. Les personnages créés dans le cadre d’une pièce de théâtre demandent à l’auteur une grande finesse dans les dialogues qui sont le seul outil dont il dispose pour faire passer les détails nécessaires à la compréhension de l’intrigue. Ses personnages évoluent dans un espace restreint, ceux-ci ne pouvant évoluer en continuité dans des lieux différents, bien que l’auteur peut parfois, lors de changement d’actes, procéder à une petite modification du décor. Mais qu’en est-il du personnage de roman ? Le personnage de roman appartient à un genre littéraire totalement différent. Le roman s’autorise, contrairement à l’œuvre théâtrale, l’utilisation de la narration. C’est un genre qui permet aux personnages d’évoluer beaucoup plus librement dans l’espace en opposition à une scène délimitée. Ici, le personnage est imprégné dans un environnement donné. La description est l’outil principal utilisé par l’auteur, pour nous donner une description exacte du physique, mais aussi des traits de caractère du personnage. Il n’est pas limité dans le choix des mots. Même si l’on peut retrouver de la même manière des dialogues comme dans l’œuvre théâtrale, ceux-ci peuvent alors être employés au style indirect, ou être restreints à l’essentiel. L’auteur n’a pas besoin de faire parler son personnage pour que le lecteur en connaisse ses pensées intimes. Le personnage peut être le narrateur, lui même. Ce qui lui permet de faire apparaître en clair toute ses pensée et ses émotions tout le long du livre. L’auteur va alors rédiger son ouvrage à la première personne : c’est le cas de Meursault dans le livre « L’étranger » d’Albert Camus. Cette plus grande liberté, apportée par la narration permet à l’intrigue d’être plus alambiquée, car le narrateur assiste en permanence le lecteur, lui donnant à chaque instant les indications nécessaires à la compréhension du texte. L’auteur peut ainsi créer au personnage un univers complexe. Mais si l’on peut connaître l’aspect et l’habillement du personnage, la lecture ne permet pas toujours de visualiser le personnage, lui même, qui reste bien entendu à l’imagination du lecteur. Le roman peut, comme la pièce de théâtre, être transformé pour être visualiser, par le biais du film. Dans ce cas, à l’instar du metteur en scène théâtral, le réalisateur se donne la possibilité de choisir l’acteur en fonction de sa propre interprétation encore une fois. Si parfois, les personnages de roman et de théâtre ont des points communs, ceux-ci s’opposent sur bien des aspects. En effet, par le biais de la lecture de ces deux genres littéraires, le lecteur se fait une idée des personnages et de leur trait de caractère. Cependant les auteurs utilisent des procédés bien différents pour nous guider dans notre conception du protagoniste de l’histoire. Dans les romans, la description est l’un des procédés essentiels utilisés, pour nous présenter le personnage, le narrateur pouvant quelquefois être le personnage lui même. L’utilisation de la narration permet un descriptif quasiment illimité. Le romancier peut créer son personnage, le moduler et le faire évoluer sans problème. Le dialogue, s’il est utilisé, n’est pas indispensable et peut être employé dans le style indirect. Ses pensées et émotions sont données directement lors de la narration. Dans une oeuvre théâtrale, l’auteur se heurte à de grandes difficultés pour nous décrire le physique, les traits de caractère ou les émotions de son ou ses personnages. Il ne dispose essentiellement que des dialogues et des rares didascalies pour nous faire guider dans la manière d’interpréter correctement les personnages qu’il a créé. Ces moyens étant limités, l’auteur doit faire preuve d’une grande finesse dans les dialogues, une grande subtilité dans le choix des mots employés. Il est amené parfois à utiliser des subterfuges comme le monologue qui permet de faire exprimer les pensées du personnage. Par contre, on peut constater que la pièce de théâtre va permettre de mettre en valeur de façon plus évidente le personnage, de le contraster. En effet la présence d’un environnement plus détaillé dans le roman va réduire largement le contraste du personnage, qui va alors perdre de sa prestance, de son importance. La grande différence qu’il existe donc entre un personnage de théâtre et un personnage de roman se situe dans l’outil utilisé par l’auteur pour sa création, mais aussi dans ses possibilités d’évoluer dans l’espace. Les qualités requises par l’auteur seront basées sur la subtilité du dialogue dans le cas de la pièce de théâtre et dans la narration pour le roman. Il nous reste tout de même, au lecteur, la liberté d’imaginer les personnages à sa propre convenance… |
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