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Francais (college, lycee) > sujets expliqués - 04/05/2010 - correction

Commentaire composé

 
Je dois faire le commentaire composé de la nouvelle I, 3 du Decameron de Boccace le plus rapidement possible.
Merci
 
 

...

 
 

En réponse à votre message, je vous indique le plan que j'ai l'intention de suivre.
Pour l'introduction, je vais parler de l'auteur en faisant un resumer de ses origines et de sa vie.
Je vais situer le Decameron dans sa période historique (la peste, l'inquisition romaine) et je vais également en faire un résumer (10 jours, 10 nouvelles, 1ere et 10eme journée sans roi ni reine...).
Développement : C'est la où j'ai un problème car je n'ai jamais fait de commentaire composé dans le cadre de mes études, j'ai donc besoin de votre aide pour le faire. Il s'agit de la 3eme nouvelle de la 1ere journée qui aborde le sujet de la religion. L'auteur se sert de l'histoire des trois anneaux sensé représenter les 3 religions monothéistes et ne pouvant en parler directement à cette époque sans encourir le jugement des tribunaux ecclésiastiques il choisi la métaphore. L'histoire sera racontée par Philomèna.
Et evidement aider moi également pour la conclusion.
Dans cette attente merci.
NOUVELLE III

Le juif Melchissedech, avec une histoire de trois anneaux, évite un piège dangereux que le Saladin lui avait tendu.

Sa nouvelle ayant été louée par tous, Néiphil se tut. Aussitôt Philomène, suivant le bon plaisir de la reine, commença à parler ainsi : « – La nouvelle dite par Néiphile me remet en mémoire le cas difficile advenu jadis à un juif. Comme il a déjà été très bien parlé sur Dieu et sur notre religion, on ne pourra désormais refuser de descendre aux événements et aux actes qui concernent les hommes. Je vais vous en parler tout à l’heure, et quand vous aurez entendu ma nouvelle, peut-être deviendrez-vous plus prudentes dans vos réponses aux questions qui vous auront été faites. Vous devez savoir, ô mes amoureuses compagnes, que de même que la bêtise fait souvent sortir les gens d’une situation heureuse pour les mener dans une grande misère, ainsi la prévoyance tire le sage des plus grands périls et le met en sûreté. Que la bêtise conduise d’un état satisfaisant à un état contraire, cela se voit par de nombreux exemples que nous n’avons pas à relater pour le moment, considérant que tout le long du jour nous en voyons manifestement plus de mille ; mais que le bon sens soit une occasion de se tirer d’affaire, c’est ce que je montrerai brièvement par ma petite nouvelle, comme je l’ai promis.
« Le Saladin, dont la valeur fut telle que non-seulement elle le fit, de rien qu’il était, sultan de Babylone, mais qu’elle lui fit remporter de nombreuses victoires sur les roi sarrasins et chrétiens, avait en diverses guerres, et par ses grandissimes largesses, dépensé tout son trésor, et se trouvait, par suite de quelque accident imprévu, avoir besoin d’une bonne somme d’argent. Ne voyant pas où il pourrait se la procurer aussi rapidement que besoin était, il se souvint d’un juif d’Alexandrie, nommé Melchissedech, qui prêtait à usure, et pensa que cet homme pourrait le débarrasser s’il le voulait ; mais le juif en question était si avare, qu’il n’aurait jamais consenti de lui-même à le faire, et cependant le sultan ne [ 36 ]voulait pas employer la force pour l’y contraindre. Poussé par la nécessité, Saladin, tout occupé à trouver un moyen d’obtenir ce service du juif, résolut de lui faire une violence qui eût quelque apparence de raison. L’ayant fait appeler, et l’ayant reçu familièrement, il le fit asseoir près de lui, puis il lui dit : « – Brave homme, j’ai entendu dire par plusieurs que tu es fort sage et fort instruit dans les choses de Dieu. Pour ce, je voudrais volontiers savoir de toi laquelle des trois religions tu tiens pour la vraie, la juive, la sarrasine ou la chrétienne. – » Le juif qui était en effet un homme très sage, s’aperçut fort bien que le Saladin cherchait à le prendre par ses propres paroles en lui adressant cette question, et pensa qu’il ne devait pas louer une des trois religions plus que les deux autres, de façon que le Saladin ne connût pas sa pensée. Pour quoi, sentant qu’il lui fallait faire une réponse par laquelle il ne pût être pris, et son esprit étant vivement aiguisé, il lui vint aussitôt la réponse qu’il devait faire, et il dit :
« – Mon seigneur, la question que vous me faites est belle, et pour vous dire ce que j’en pense, il me faut vous conter une petite nouvelle que vous comprendrez. Si je ne fais erreur je me rappelle avoir entendu dire souvent qu’il fut autrefois un homme grand et riche, lequel, parmi les autres joyaux qu’il possédait dans son trésor, avait un anneau très beau et très précieux. Voulant à cause de sa valeur et de sa beauté, lui faire honneur et le transmettre perpétuellement à ses descendants, il ordonna que celui de ses fils sur qui cet anneau serait trouvé, comme le lui ayant remis lui-même, fût reconnu pour son héritier, et fût honoré et respecté par tous les autres comme le chef de la famille. Celui à qui l’anneau fut laissé transmit cet ordre à ses descendants et fit comme avait fait son predécesseur. En peu de temps, cet anneau passa de main en main à de nombreux maîtres et parvint ainsi à un homme qui avait trois fils beaux et vertueux, et très obéissants à leur père ; pour quoi, il les aimait également tous les trois. Les jeunes gens connaissaient la tradition de l’anneau, et comme chacun d’eux désirait être le plus honoré parmi ses frères, ils priaient, chacun pour soi et du mieux qu’ils savaient, le père qui était déjà vieux, pour avoir l’anneau quand il mourrait. Le brave homme qui les aimait tous les trois également, ne savait lui-même choisir celui à qui il laisserait l’anneau. L’ayant promis à chacun d’eux en particulier, il songea à les satisfaire tous les trois. Il en fit faire secrètement par un habile ouvrier deux aux autres si semblables au premier, que lui-même qui les avait fait faire, pouvait à peine distinguer le vrai. Quand il vint à mourir, il en donna secrètement un à chacun de ses [ 37 ]enfants, qui, après la mort de leur père, voulant chacun occuper sa succession et sa dignité, et se les déniant l’un à l’autre, produisirent leur anneau aux yeux de tous, en témoignage de leur prétention. Les anneaux furent trouvés tellement pareils, que l’on ne savait reconnaître le vrai, et que la question de savoir quel était le véritable héritier du père resta pendante et l’est encore. Et j’en dis de même, mon seigneur, des trois religions données aux trois peuples par Dieu le Père, et sur lesquelles vous me questionnez. Chacun d’eux croit être son héritier et avoir sa vraie loi et ses vrais commandements ; mais la question de savoir qui les a est encore pendante, comme celle des anneaux. – »
« Le Saladin reconnut que le juif avait su échapper très adroitement au lacet qu’il lui avait jeté dans les jambes ; c’est pourquoi il se décida à lui exposer son besoin d’argent, et à lui demander s’il voulait lui rendre service ; et ainsi il fit, lui avouant ce qu’il avait eu l’intention de faire s’il ne lui avait pas répondu aussi discrètement qu’il avait fait. Le juif, de son propre chef, prêta au Saladin tout ce que ce dernier lui demanda et, par la suite, le Saladin le remboursa entièrement. Il lui fit en outre de grands dons, le tint toujours pour son ami, et le garda près de lui, dans une grande et honorable situation. – »

 
 

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